SOPHIE HONG ? CELA VA DE « SOIE »By Center Blog - Harry Kampianne
2020.04.27
Porter un vêtement, c'est d'abord l'apprivoiser, le laisser respirer, lui accorder tout mouvement jusqu'à ce qu'il épouse votre corps sans l'étouffer. C'est une danse permanente avec le matériau, et pas n'importe lequel : la soie que Sophie Hong métamorphose en un ballet de couleurs naturelles. Son secret ! Le temps.
Son exposition à La Piscine de Roubaix, interrompue pour cause de COVID 19, fut, en ce qui me concerne, une révélation de ce qu'est l'harmonie dans le port d'un vêtement. Les créations de Sophie Hong, styliste aux antipodes du prêt-à-porter de la haute couture labellisée, oscillent entre la nature et la lumière des éléments. Elle s'y soumet après avoir choisi un fil de soie la plus pure utilisée depuis la dynastie des Ming et la prépare en appliquant sur toute la surface de façon égale de la teinture ocre extraite du gambier, plante grimpante des régions tropicales d'Asie du sud-est. Une fois trempés dans une trentaine de décoctions de pigments, les rouleaux de tissu étalés sur des champs de terre glaise riche en fer sèchent au soleil d'avril à septembre. Processus durant lequel le végétal, le minéral, le soleil et la lune deviennent ses principaux alliés. Nous sommes loin de l'agitation frénétique de la mode et des grands créateurs.
Chez Sophie Hong, le temps a le premier rôle. C'est dans la macération, fruit d'une longue patience, qu'elle puise la singularité de ses couleurs moirées d'où se dégage une palette infinie de reflets. Une impression aérienne donnant au matériau toute sa légèreté. Les drapés, les froissés, les pliures, les nervures sont orchestrés dans la pure tradition d'un savoir-faire presque oublié. Nous sommes dans des bleus profonds, des terres de Sienne brûlée, des ocres roux, des verts lagons…l'enchantement des nuances. Comment ne pas ressentir dans ses créations comme un murmure que l'on porte telle une légère brise ! D'ordinaire, une soie de grande qualité flotte lorsqu'elle vous habille. Avec Sophie Hong, elle respire et devient souffle. Le corps se libère.
Ce bout de femme perchée sur des socques (sandales à semelles de bois) ne cherche pas à développer une logorrhée sur un processus de création avant tout introspectif. La patine de ses étoffes est une longue réflexion sur le mariage entre l'Orient et l'Occident, entre la France et Taïwan. Une démarche qu'elle entretient depuis une bonne vingtaine d'années mariant la tradition, le classicisme et la contemporanéité. La pluralité de ses activités englobe aussi le design, la céramique, les bijoux, la peinture, la littérature (elle dirige une librairie de littérature française Le Pigeonnier à Tapei) et son théâtre de marionnettes, symbole de la culture taïwanaise, la plupart d'entre elles étant à son effigie. Un égo plus que justifié tant est que la grâce et l'élégance de ses vêtements offrent une réelle note d'originalité dans ce monde de la mode se voulant transgressive mais n'étant souvent que prévisible.
Expo Ailleurs : Sophie Hong, Des feuilles du mûrier le temps fait des robes de soie… - La Piscine de Roubaix - Jusqu'au 31 mai 2020 (à confirmer)By PARIS LA DOUCE - Caroline Hauer
2020.03.28
Dans un joli retour aux sources textiles de sa vocation, La Piscine de Roubaix présente le travail de la styliste taiwanaise Sophie Hong. A travers une exposition protéiforme au nom poétique, emprunté à un proverbe chinois, "Des feuilles du mûrier le temps fait des robes de soie…" la créatrice de mode se révèle dans toute la diversité de son talent, artiste, céramiste, sculptrice, peintre et éditrice. Sophie Hong a développé une philosophie du vêtement en prise directe avec l'émotion, celle du concepteur et celle de celui qui est amené à porter cet habit. Dans cette perception intime de l'habit, la matière revêt une importance toute particulière. Texture remarquable, les éléments couture s'adaptent au style de vie contemporain. Chez Sophie Hong, la fonction quotidienne du vêtement répond à la nécessité du confort sans renoncer ni à l'élégance ni au raffinement. Entre versatilité et subtilité, son style épuré puise aux origines de la tradition chinoise croisée avec la modernité la plus absolue. La styliste qui habille indifféremment hommes et femmes, a séduit de nombreux artistes, acteurs, musiciens, danseurs. Les créations de Sophie Hong sont exposées au Palais Galliera, dans les musées et les galeries du monde entier.
Sophie Hong, qui vit entre Taïwan et Paris, a acquis le statut d'ambassadrice culturelle. Chevalier de l'Ordre du Mérite, elle dirige à Taipei la librairie française Le Pigeonnier depuis le décès de sa fondatrice, Françoise Zylberberg. Dans son espace parisien du Palais Royal, la créatrice laisse s'exprimer ses convictions. Par le biais des processus de confection, elle affirme son attachement aux causes environnementales et questionne la responsabilité de l'industrie de la mode dans la protection de la nature.
Dès sa prime jeunesse, Sophie Hong a développé une passion singulière pour les vêtements ainsi qu'un goût pour toutes les formes d'expression artistique. Cette vocation précoce l'a conduite à suivre des formations au sein des plus grandes institutions, Bunka Fashion College à Tokyo, Fashion Institute of Technology à New York, Chambre syndicale de la couture à Paris. Sophie Hong s'inspire du costume traditionnel chinois qu'elle fusionne avec la forme de modernité prise par l'habit occidental. Lignes pures, élégance androgyne, elle affirme son identité et célèbre ses racines par le biais de modèles intemporels. Rebelle au système, Sophie Hong a fait le choix de se détacher de la saisonnalité frénétique imposée par le monde de la mode.
L'aspect inimitable de la soie selon Sophie Hong, célèbre le renouveau de la soie Xiangyun. Par sa pratique réinventée de ce textile, la créatrice participe à la renaissance d'un artisanat ancestral. Le tissu employé dans ses ateliers est le fruit d'un long travail de préparation. Les méthodes de tissage sur trame confèrent à cette soie un caractère unique. A ses débuts, Sophie Hong recherche une soie teinte idéale, inspirée par les costumes traditionnels. Elle prend connaissance d'une technique quasiment disparue de teinture naturelle végétale à base de pigments kuru, un héritage perdu qu'elle va réinventer. Par son travail d'expérimentation empirique, Sophie Hong retrouve les gestes de ce savoir-faire disparu et adapte aux exigences contemporaines.
Les rouleaux de soie sont teints de manière naturelle. Chaque pièce est traitée de manière individuelle qui confère à l'artisanat d'art. Les panneaux de soie sont plongés dans une trentaine de bains successifs, décoctions végétales variables, avant d'être étendus sur les sols de glaise ferrugineuse afin de favoriser des formes d'oxydation particulière. Ils sont ensuite séchés au soleil de trois à six mois. Le processus aléatoire invite le hasard des forces telluriques à l'oeuvre et de la lumière naturelle. Il confère à la matière une texture remarquable, une finesse rare.
Le procédé de création de la « Hong Silk » convoque les éléments de la nature. Toutes les étapes sont essentielles et donnent naissance à des textiles fascinants. Les soies laquées réversibles deviennent sous les doigts de Sophie Hong de sublimes vestes double-face. La soie acquiert des aspects à effet patiné, velouté, rêche tout en conservant la légèreté de la matière qui donne une allure unique à de longs manteaux, des robes aériennes et des tuniques flottantes. En quête d'équilibre, de nuance, la créatrice met en scène tout en discrétion un sens du détail exceptionnel, boutons précieux, ganses raffinées, broderies et motifs. La simplicité des lignes assume une modernité radicale. Au quotidien, les pièces portables s'affirment dans leur fonctionnalité. Les jeux de coupes et de volumes titillent l'œil, endroit / envers, épaisseurs des superpositions, plis.
A la Piscine de Roubaix, l'exposition consacrée au travail de Sophie Hong fait dialoguer les différentes formes d'expression pratiquées par la créatrice. Installations, sculptures sur support multimédia, bijoux, céramiques et vêtements semblent procéder d'une même esthétique personnelle où matière, forme, design et couleur entrent en symbiose. Divin !
Sophie Hong : Des feuilles de mûrier le temps fait des robes de soie…
Jusqu'au 31 mai 2020
La Piscine - Musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix
23 rue de l'Espérance - 59100 Roubaix
Tél : 03 20 69 23 60
Horaires : du mardi au jeudi de 11h à 18h, le vendredi de 11h à 20h, le samedi et le dimanche de 13h à 18h
L'Ambassadeur François Chih-Chung Wu participe au vernissage de l'exposition intitulée «Des feuilles du mûrier, le temps fait des robes de soie» de la styliste Sophie HongBy 駐法國台北代表處
2020.03.20
L'Ambassadeur François Chih-Chung Wu était présent le 13 mars au vernissage de l'exposition de la fameuse styliste taïwanaise Sophie Hong, invitée par La Piscine-Musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix à exposer son travail sous le titre « Des feuilles du mûrier, le temps fait des robes de soie ».
Dans son discours, l'Ambassadeur a souligné que Sophie Hong était la première styliste taïwanaise à avoir été invitée par une grande institution muséale française. Il a également fait une brève présentation de Taïwan et une introduction sur les remarquables résultats du pays dans sa lutte contre le coronavirus.
La créativité de Sophie Hong ne s'est jamais limitée à un seul domaine. Sur le thème dominant de la soie « hsiang-yun », elle présente à La Piscine des installations sculptures sur supports multimédias, des tissages, des peintures, des poteries et des vidéos avec la volonté de faire surgir une nouvelle esthétique de la confrontation et du dialogue de ces différents médias artistiques.
L'exposition de Sophie Hong
De gauche à droite : René Viénet ( Sinologue ), Ambassadeur François Chih - Chung Wu, Bruno Gaudichon ( Conservateur de La Piscine ),Sophie Hong, Lien Lili ( Directrice du Centre culturel de Taïwan à Paris ) et Fred Chih-Chia Chung ( Adjoint au directeur du développement culturel et Responsable des productions de la Direction du développement culturel du Musée du quai Branley )
L'Ambassadeur François Wu adresse un discours aux invités présents
Vernissage de l'exposition de la styliste taiwanaise Sophie Hong à RoubaixBy TAIWAN INFO
2020.03.16
Aimable crédit du Bureau de représentation de Taipei en France
Connue notamment pour préserver et développer d'ancestrales méthodes de tissage et de teinture de la soie, la styliste taiwanaise Sophie Hong [洪麗芬] a été invitée par La Piscine – Musée d’art et d'industrie André Diligent de Roubaix, en France, à exposer ses œuvres sous le titre « Des feuilles du mûrier, le temps fait des robes de soie ». Le vernissage de l'exposition s'est déroulé en présence notamment du représentant de Taiwan en France, l'ambassadeur François Wu [吳志中].
L'exposition « Des feuilles du mûrier, le temps fait des robes de soie » se tient du 14 mars au 31 mai 2020 à La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix. Aimable crédit de Sophie Hong
La styliste taiwanaise Sophie Hong expose à RoubaixBy TAIWAN INFO
2020.03.12
Connue notamment pour préserver et développer d'ancestrales méthodes de tissage et de teinture de la soie, la styliste taiwanaise Sophie Hong [洪麗芬] a été invitée par La Piscine – Musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix, en France, à exposer ses œuvres sous le titre « Des feuilles du mûrier, le temps fait des robes de soie ». L'exposition ouvre le 14 mars et se prolonge jusqu'au 31 mai 2020.
Créatrice singulière – peintre, céramiste, designer, éditrice – Sophie Hong se partage entre Taiwan et Paris. Son travail sur la soie est remarquable, relève La Piscine. Respectueuse de la nature, Sophie Hong a fait siennes d'ancestrales méthodes de tissage et de teinture de la soie du sud de la Chine, permettant ainsi leur renaissance et affirmant son attachement à l'écologie.
Teints de façon naturelle, les rouleaux de soie sont étendus sur la terre, pour qu'ils s'oxydent puis séchés au soleil, patiemment, pendant plusieurs mois. La soie y prend un aspect laqué, dans des tons terreux : indigo, noirs ou bruns très profonds sur une face, rouges sombres sur l'autre. Le procédé donne au tissu une texture inimitable, sans rien ôter à sa légèreté.
« Dans cette danse avec les éléments, Sophie Hong recherche avant tout la nuance, explique Sylvette Botella-Gaudichon, la commissaire de l'exposition. Chaque pièce de soie tire son caractère unique des trames du tissage, de l'intensité de la teinture ou du hasard des contacts avec la terre. La créatrice joue avec la versatilité de la soie laquée qui a ici l'aspect du velours, là d'un cuir patiné, là encore d'un tissu subtilement rêche. »
Pour Sophie Hong, un vêtement est une œuvre d'art à laquelle chacun répond avec ses émotions. Les vêtements, pour les hommes autant que pour les femmes, frappent par leur simplicité autant que par leur qualité visuelle résolument contemporaine.
Sans jamais renoncer à la fonctionnalité, elle joue avec les coupes, l'endroit, l'envers, les épaisseurs, les bordures et ourlets, les broderies, les boutons et les plis qui donnent au tissu son volume. Artiste avant tout, elle habille souvent les artistes et travaille auprès d'eux dans leurs créations : musiciens, acteurs, danseurs…
Le lien indéfectible unissant Sophie Hong à la France et à sa culture se manifeste dans la librairie française Le Pigeonnier, qu'elle dirige à Taipei depuis la mort de sa créatrice Françoise Zylberberg et il s'incarne dans l'espace parisien de la créatrice au Palais-Royal.
Décorée par la France dans l'ordre national du Mérite, Sophie Hong a vu ses créations exposées au Palais Galliera, après les musées et galeries asiatiques.